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Du 19 mai au 19 juin prochain, je marcherai pendant un mois dans Bruxelles sans prévoir ni étape, ni logement, ni itinéraire, avec un minimum de moyens. Tout au long de ce périple, j’adopterai une attitude d’empathie et de bienveillance pour voir comment ces facteurs sont vecteurs de chance et comment ils transforment la routine dans un nouvel espace du possible. Je constatera et partagerai sous forme de documentaire ce vers quoi mène ce comportement dans un contexte urbain.  Dans es jours qui viennent, je vais lancer un crowdfunding pour rassembler des fonds pour financer le documentaire.

Il y a une dizaine d’années, je suis parti à pied à Jérusalem depuis ma ville natale de Gand. Sur près de 5000 km et 6 mois de voyage, j’ai rencontré une foule de gens qui m’ont permis au-delà de toutes frontières, de progresser lentement mais sûrement vers mon but. Lors de ce périple, la survie dépendait de la rencontre et les rencontres dépendaient de ma capacité de l’ouverture à l’inconnu et de mon état d’esprit. Sur cette route improbable, jamais je ne me suis senti aussi entouré et libre. Au fur et à mesure que je progressais dans mon projet, je me rendais compte que les paysages traversés évoquaient des paysages intérieurs. L’aventure ne se limitait pas tant à la traversée de tous ces pays et des rencontres, elle se poursuivait également à l’intérieur.

Treize ans plus tard, j’ai décidé d’ouvrir une nouvelle page dans l’exploration de l’inconnu et d’aller plus loin dans la démarche. Chaque voyage amène son lot de mystères. Je veux désormais avancer plus proche de mon propre environnement et partager ce qu’on découvre lorsqu’on prend le temps de l’explorer. Je vais plonger dans la routine, le connu, le train-train quotidien et l’usure qu’il induit pour découvrir des manières simples permettant de changer de regard et d’état-d‘esprit sans pour autant devoir changer de vie ou de partir au loin.

Je vais me mettre en marche dans ma propre ville -Bruxelles- pendant un mois.

Je ne vais prévoir ni destination, ni logement (donc jamais sonner aux portes d’amis ou de mes connaissances), ni prévoir de point de chute pour parcourir notamment des rues et des boulevards que j’ai utilisé quotidiennement lorsque je travaillais en tant qu’employé. J’ai connu le côté absurde de la routine d’une vie professionnelle citadine, une forme de solitude, le non-sens, le bruit, l’agressivité urbaine, les fractures entre les gens et leurs quartiers, l’engorgement du trafic, la répétition, cette absence d’intérêt pour le monde qui m’entoure tellement la frénésie de ma propre routine m’absorbait.

J’ai décidé de composer avec cela -pour non seulement continuer ma démarche d’à pied à Jérusalem, mais d’aller plus loin en amenant du changement dans ma vie à partir d’éléments qui la constituent.

Le 19 mai prochain, je fermerai derrière moi la porte de la maison. La première question que je me poserai alors sera : je pars à gauche ou à droite? Irais-je en direction du Nord ou du Sud?

Ce voyage presque absurde est un reflet de ce que notre vie frénétique peut contenir. La seule destination que je me fixerai sera la rencontre de celles et ceux qui traversent ou vivent dans ma ville et que j’ai peut-être croisé un jour sans que je m’en rende compte.

Le changement de regard que j’adopterai alors et ce vers quoi cela mènera, je le partagerai via mon blog et sur les réseaux sociaux. J’aurai comme seul point de consigne un regard bienveillant et empathique par rapport à toute personne que je croiserai sur ma route, de Molenbeek à Uccle, de Neder-over-Heembeek à Boitsfort. Je ne logerai pas plus de deux jours auprès de la même personne (si je trouve accueil du moins). Pour trouver le gîte dans ma ville, je tablerai sur la foi que la bienveillance et l’empathie ouvrent sur des perspectives concrètes. Sortir de ses résistances nourrit, je le pense, dans tous les sens du terme.

Je compte proposer suite à cette expédition urbaine, ce documentaire qui retracera ce périple et ce vers quoi ce changement de regard mène.

Pour proposer de changer de ville et de vie sans pour autant leur échapper.